L’injustice, au sens philosophique du terme, est le fait de donner trop ou pas assez à qui n’a pas le droit de recevoir, ou, de ne pas donner à qui a le droit de recevoir.
Nous n’allons évidemment pas parler du sens pénal de l’injustice. Ce n’est pas le propos qui nous intéresse en coaching.
L’injustice brise un ordre normé, peu importe le thème abordé ( professionnel, amitié, familial, … ).
La première question à se poser est la suivante : est-ce un ordre normé qui correspond à MA normalité À MOI, ou est-ce un ordre normé sociétal.
LES VALEURS SONT BAFOUÉES
Les valeurs sont bafouées. Ces dernières correspondent à tout ce que nous avons acquis grâce à l’éducation de nos proches, de nos professeurs, nos expériences diverses, notre évolution, toutes les “ normes ” qui nous construisent.
Lorsque nos valeurs, qui nous sont propres, sont mises à mal, le sentiment d’injustice est assez violent. Nous avons tous tendance à prêter nos valeurs aux autres… Ou du moins aux personnes en qui nous avons confiance.
Nous sommes donc bien dans la subjectivité. Nos valeurs ne sont peut-être (voire certainement) pas les mêmes que les valeurs de tout un chacun.
N’importe qui peut être exposé à la même situation, qualifiée d’injuste pour nous, mais la vivre de manière totalement différente. Le vécu sera fonction des valeurs, des expériences, de la carte du monde.
L’INCOMPRÉHENSION
Un des pires sentiments que l’injustice peut éveiller est l’incompréhension de la situation. Cette incompréhension est accompagnée d’un manque total de contrôle et on se sent incroyablement démuni.
On est très seul(e) lorsqu’on est victime d’une injustice même si il y a du soutien autour de nous. C’est un moment de solitude avec une perte totale de contrôle. Le cerveau ne peut logiquement expliquer la situation, ce qui est source de stress.
C’est ainsi que, parfois, on a l’impression de “ bouillir ”, on a la tête qui “ chauffe ”. On tente, par tous les moyens, de trouver des solutions, de chercher des explications, de comprendre, de détecter une logique situationnelle.
L’EGO PIQUÉ À VIF
L’Ego est effectivement piqué à vif. L’image qu’on renvoie à l’autre n’est pas celle que l’on souhaite que l’on ait de nous.
Nous n’avons pas l’approbation d’autrui et, dans un sens, on passe notre vie, de manière consciente ou inconsciente, à chercher cette approbation. C’est un peu d’ailleurs le leitmotiv de beaucoup de nos sentiments ( cf vidéo sur la culpabilisation ).
Le fait de ne pas avoir l’approbation de l’autre renvoie à des blessures de notre enfance. Elles sont ancrées en nous et émergent à la moindre étincelle. Elles correspondent à des traumatismes profonds : mise à l’écart, punition injuste, isolement relationnel, faible considération de son entourage, des professeurs, …
C’est très frustrant d’être injustement incriminé(e). On a tendance, et c’est humain, à tenter de se justifier dans une illusion utopique de convaincre l’autre de notre bonne foi.
Lorsqu’on vit une injustice, on est un paria. On est mis à l’écart de la communauté à laquelle on appartient, ou alors du cercle social ou amical, …
Le sentiment d’injustice est intimement lié à celui de rejet.
L’INJUSTICE ET LE DEUIL
Lorsqu’on est victime d’injustice, on passe par les 5 phases de deuil :
– Le déni : on ne veut pas comprendre ce qu’il se passe, cela est tellement illogique que ça en devient inacceptable.
– La colère : on est en colère contre les autres de voir que nous sommes mis ainsi à l’écart, pas compris, et victime de diffamation.
– Le marchandage : on essaie de trouver des explications, de voir ce que l’on peut apprendre sur cette injustice que nous sommes en train de subir. On tente de parler aux divers protagonistes de la situation. Des fois, on se remet en question pour ne plus être la victime alors que nous ne sommes pas en tort.
– La dépression : la tristesse nous gagne enfin. Nous savons que nous perdons une amitié, ou une chose à laquelle on tenait, ou encore une réalité qu’on chérissait. La tristesse marque la fin d’un cycle, on tourne la page, on pleure, mais on réalise.
– L’acceptation : on se fait enfin à l’idée et on passe à autre chose.
L’ATTENTE N’EST PAS À LA HAUTEUR DE NOTRE INVESTISSEMENT
Nous allons nous investir dans ce qui nous tient à cœur (amitié, travail, famille, amour, …). On donne un maximum en espérant, de manière consciente ou inconsciente, récolter des retours aussi hauts que nos espérances.
En fait, nous attendons des autres ce que nos valeurs propres nous enseignent…. Mais NOS valeurs ne sont pas LEURS valeurs. NOS attentes, ne sont pas LEURS attentes. NOTRE carte du monde n’est pas LEUR carte du monde.
Nous transférons donc nos attentes selon notre propre vision. Pourtant, la personne que nous avons en face, même si nous la connaissons très bien, n’est peut-être pas au courant de ces fameuses attentes. Sa carte du monde est totalement différente de la nôtre (ce qui est parfaitement normal, nous sommes tous uniques).
LE COMPLEXE DE CALIMERO
Le complexe de Calimero est un positionnement en tant que victime. On se plaint, car cela fait écho aux démons du passé.
Rappelez-vous la fameuse phrase “ c’est trop injuste ” que disait le petit poussin noir. Ceci est devenu une expression de la vie courante.
Le sentiment d’injustice est tout de même un sentiment subjectif. Il existe une fausse croyance bien ancrée en nous, collective, c’est “ tout travail mérite un salaire ”.
On espère être compris(e) ou deviné(e). On pense trop. Le fait de trop penser nous laisse espérer de grandes choses.
Cette espérance est mise à mal en cas d’injustice.
Cependant, l’injustice a la valeur que nous lui prêtons.
Il est alors important de ne pas se placer en victime comme Calimero. Entrer dans le fameux triangle de Karpman : victime-bourreau-sauveur, n’est pas du tout un comportement aidant, bien au contraire.
La victime se plaindra de l’injustice subie mais ne fera rien pour la contrer. Le bourreau sera peut-être lui-même à l’origine de cette injustice et tendra à enfoncer la victime. Le sauveur, quant à lui, voudra se faire justicier.
CONCLUSION
L’injustice, au même titre que le stress par exemple, est une perte de contrôle de la situation. Lorsque nous ne contrôlons pas, nous sommes vulnérables. Il n’y a pas de solution miracle.
Il est bon de faire un travail sur soi afin de vivre au mieux les injustices de la vie.
L’espérance, c’est en soi qu’il faut la mettre en premier lieu. Nous ne serons jamais déçu, car nous nous contrôlons.
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